• LA SEINE SAINT DENIS ACCUEILLE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE CLIMAT

     

     

     

    La Seine Saint-Denis accueille la conférence climat ( COP 21)au Parc des expositions du Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015.  

    Lors de la séance du 26 Juin 2014, le Conseil général, en présence du secrétaire général de la COP 21 a présenté ses objectifs.

    Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international pour l’après-2020, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés par un accord universel contraignant sur le climat. L’enjeu majeur est de parvenir à modifier l’approche globale en insufflant une dynamique positive mettant en avant la création d’emploi et de richesses en inventant de nouveaux modes de production et de consommation

     Séance du Conseil Général du 26 Juin 2014

     

    Intervention de Josiane BERNARD

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    « Monsieur le Président, monsieur le secrétaire général de la Cop 21, cher-e-s collègues,

     

    Le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat nous alerte depuis des années sur les conséquences du réchauffement climatique.

      

    Aujourd'hui, le deuxième volet du cinquième rapport du groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (GIEC),  publié en mars dernier, recense les impacts déjà observables du changement climatique.

     

    Selon ce texte, le changement climatique a déjà depuis plusieurs décennies des impacts « sur tous les continents et dans les océans ».

      

    Autant de constats qui poussent le GIEC à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les effets du réchauffement climatique au XXIe siècle. Le rapport avertit: je cite « La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroit avec l'intensification du réchauffement climatique».

     

    ·        montée des eaux provoquant des migrations de réfugiés climatiques,

     

    ·        baisse de rendements agricoles dans les zones tropicales et subtropicales, voire aux latitudes moyennes,

     

    ·        disparition de nombreuses espèces animales et végétales,

     

    ·        extension des risques de maladies infectieuses. 

     

    ·        Risques de conflits violents autour de ressources plus rares.

     

     

    Les plus pauvres étant les plus durement touchés ici, comme partout sur la planète.

     

    J’arrête là cette énumération qui n’est plus un scénario catastrophe pour demain, mais déjà une partie de la réalité d’aujourd’hui. 

     

    En effet, plus personne aujourd’hui ne peut nier ou ignorer l’urgence des questions environnementales. 

     

    Tous les voyants sont au rouge, il y a urgence à agir, les Etats et les peuples doivent s'engager dans une lutte résolue contre ces dérèglements et leurs conséquences.

      

    Jean Jouzel vice-président du GIEC le rappelait récemment «si l'on veut limiter le réchauffement, il faudra diviser par trois nos émissions de gaz carboniques d'ici 2050 au niveau mondial ».

    Malheureusement on n'en prend pas le chemin. »

    C'est tout l'enjeu de la conférence sur le climat PARIS 2015 qui s’est fixée comme objectif de ne pas dépasser une augmentation de la température globale de la terre de +2°C, ce qui confère, dès à présent, une responsabilité particulière à l'Etat français.

     

    Les signaux politiques envoyés par la France et l’Europe en amont de 2015 représentent un enjeu clé pour renforcer la crédibilité et l’ambition de la conférence de Paris.

    Cela passe en premier lieu par un engagement fort sur le plan national.

     

    Lors de la conférence environnementale de 2012 en amont du débat national sur la transition énergétique, le Président François Hollande avait annoncé la volonté de faire de la France« la nation de l'exemplarité environnementale».  

     

    Cependant, pour en revenir à l’actualité très récente, je ne pense pas que l’adoption de la réforme ferroviaire qui ouvre la voie à la mise en concurrence ou la vente d’Alstom qui est une entreprise clé pour les secteurs stratégique des transports et de l’énergie soient des éléments positifs pour avancer vers cette ambition pourtant indispensable.

    Il est donc temps de s’attaquer aux causes profondes de cette situation. Ce débat ne peut uniquement renvoyer à la responsabilité individuelle ou servir de prétexte à des formes de fiscalités punitives. 

     

    S’il est indéniable que le comportement de chacun peut éviter des gaspillages, il est important d’avoir en tête un certain nombre d’ordre de grandeur.

     

    En France, le premier secteur consommateur d’énergie est l’habitat. Le second concerne les transports, secteur qui par ailleurs est le plus émetteur de gaz à effet de serre.

     

    Cette constatation éclaire un lien direct entre consommation d’énergétique et modes de développement. C’est bien l’organisation libérale de la société qui conduit à ce gaspillage.

     

    Les politiques de flux tendus avec les stocks dans les camions, les politiques de délocalisation, le prix de l’immobilier qui rejette les populations de plus en plus loin de leur lieu de travail, les politiques d’aménagement du territoire, la suppression de lignes ferroviaires non rentables, le désengagement de la SNCF du fret ferroviaire…..

     

    La question qui nous est posée est bien celle de la mise en œuvre d’un changement de paradigme, prenant en compte le défi climatique non comme un nécessaire « partage du fardeau » des émissions, mais également comme une opportunité de créations d’emplois et de richesses, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation.

    D’autant que ce gaspillage au profit de quelques-uns s’accompagne  au niveau planétaire de 2 milliards d’êtres humains qui sont privés d’électricité.  80% de l’énergie consommée l’est par 20% de la population mondiale. Le continent africain représente 4% des émissions planétaires de gaz à effet de serre ce qui concrètement signifie : pas d’électricité, pas de réseau d’eau potable, pas d’activité industrielle, pas de conservation des aliments…. 

     

    En France, on compte aujourd’hui 4 millions de foyers en précarité énergétique, soit près de 8 millions de personnes.

    Le défi auquel nous sommes confrontés est donc double : réduire notre production de gaz à effet de serre et permettre à l’ensemble de l’humanité d’accéder à l’énergie.

    Il nous faut sortir d’un mode de consommation où pour satisfaire la course aux profits, la réussite et le bonheur sont assimilés à l’appropriation d’un maximum de marchandises à la mode et de courte durée de vie.

    On ne résoudra pas les questions écologiques avec les politiques économiques et sociales qui les ont générées. Il faut un autre mode de développement et de gouvernance : « un développement humain durable » c'est-à-dire un développement des besoins essentiels des êtres humains partout sur la planète que ce soit l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, au travail, au logement, à la culture, qui préserve la planète, le devenir de l’humanité.

    Alors, à l’heure où notre territoire va accueillir la Conférence climat des Nations Unies, il apparaît primordial de contribuer à son bon déroulement, de promouvoir nos propres engagements en la matière et de favoriser l’implication de l’ensemble de la population sur les enjeux climatiques.

     

    Depuis fort longtemps maintenant, le département s’est engagé pour un développement durable.

     

    Les Biennales de l’Environnement y ont consacré une place majeure et le Département s'est engagé dès 2008 dans l'élaboration de son Plan Climat Énergie qui a été adopté à l'unanimité le 25 juin 2010, renforçant ainsi un volet important de son Agenda 21 adopté en 2009.

     

    La première étape de notre travail a été la réalisation d’un diagnostic territorial énergie-climat.

     

    Cet état des lieux a pris la forme d’un bilan carbone faisant le point des émissions de gaz à effet de serre sur notre territoire.

     

    Enfin, le Conseil général adoptait à l’unanimité le premier volet du plan Energie Climat Territoire construit à partir du diagnostic énergétique et définissant les axes stratégiques suivants :

     

    Ø  le transport des marchandises et des personnes,

    Ø  le bâti : 

    Ø  les comportements de consommation et de déplacement. 

     

    Je voudrais dire quelques mots sur la question du bâti.

     

    Plus la population est modeste, plus elle vit dans un habitat de mauvaise qualité où le chauffage nécessite de grosses consommation d’énergie avec les effets négatifs que nous connaissons.

    Rendre l’énergie plus chère ne réduit pas le besoin de chauffage de ces familles et ne règle pas la précarité sociale qui leur est imposée.

    Ceci souligne le lien étroit entre les questions sociales et environnementales appelant des investissements importants, notamment dans l’isolation du bâti permettant ainsi de réduire les consommations d’énergie et les émissions de Gaz à Effet de Serre qui en découlent, tout en améliorant la vie des populations.

     

    L’ambition du Département de la Seine-Saint-Denis : Agir dans deux directions fortes, la réduction concrète des émissions de Gaz à Effet de Serre en Seine-Saint-Denis et l’engagement citoyen des séquano-dyonisiens sur les enjeux climatiques. 

     

    D’autant que la mise en synergie des actions locales peut générer une dynamique posant des exigences de portée globale, encore faut-il laisser aux collectivités territoriales la possibilité financière et légale de mener de telles actions.

     

    Sans revenir sur l’ensemble des éléments présentés dans le rapport je voudrais revenir sur les 4 enjeux essentiels pour le Département :

     

    Ø  Créer les conditions du meilleur accueil possible, ce qui représentera un enjeu important puisque entre 30 000 et 40 000 participants sont attendus sur le site de la conférence.

     

    Ø  2ème enjeu : Ancrer l’événement dans le territoire, c'est-à-dire à la fois faire de la COP 21 un levier pour l’économie locale, par exemple des appels d’offre vont être lancés par le Ministère des Affaires étrangères et du développement international, le Département encouragera l’inscription de clauses qui permettront aux entreprises locales d’y répondre. Nous voulons aussi valoriser nos initiatives et celles de nombreux acteurs du territoire notamment au sein du Village de la société civile de la COP 21. 

     

    Ø  3ème enjeu : Intégrer le Département parmi les acteurs de la COP 21, notamment en jouant un rôle de coordination et d’animation auprès des communes et intercommunalités de Seine Saint Denis et en collaborant avec Paris pour co-construire une intervention conjointe des deux collectivités à l’occasion de la COP 21.

     

    Les collectivités étant les fers de lance de la traduction opérationnelle des engagements climatiques notre ambition est d’être entendue dans les négociations entre Etats. Nous pourrions pour aller en ce sens chercher à jouer un rôle accru au sein des réseaux des collectivités locales et notamment Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) dont nous sommes membre. Enfin, nous pourrions rejoindre le Club France développement durable et proposer d’accueillir la rencontre plénière de ses membres à l’automne 2014.

     

    -      4 ème enjeu : confirmer l’engagement du département dans la transition écologique. Ce point est important puisqu’il vise l’implication des citoyens et en particulier des jeunes sur les enjeux climatiques. A la fois avec une dimension informative mais aussi de démocratie participative. Nous voulons également valoriser la découverte des nouveaux métiers du développement durable, donner une nouvelle dynamique à de nouveaux projets de notre collectivité et soutenir des projets d’acteurs locaux de notre territoire.

     

    Vous le voyez, nous avons de l’ambition pour que notre collectivité joue un rôle important dans les débats sur le devenir de notre planète.

     

    Nous souhaitons sensibiliser la population locale et que cette conférence soit également le symbole d’une mobilisation populaire autours de ces enjeux en nous appuyant sur notre Agenda 21 et notre Plan Climat Energie Territoire.

     

    Cette première réunion de notre Assemblée est un point de départ de notre travail collectif et non un point d’arrivée.

     

    C’est en ce sens que le rapport propose que l’ensemble des vice-présidents concernés constituent un groupe de travail afin de coordonner l’ensemble des actions que nous voulons engager. Je vous propose donc que dès la rentrée nous puissions engager ce travail qui demande volonté politique et détermination.

     

    Je vous remercie de votre attention. »

    « CONSEIL MUNICIPAL DE BAGNOLET du 25 JUIN 2014Le peuple Palestinien a besoin de notre protection. »

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